Impossible de faire un modeste blog sur les jouets sans parler des derniers jouets que j’ai acheté…pour ma pomme.

Comme la plupart des enfants qui ont vécus durant les années 80, j’ai notamment grandi au rythme de mes dessins animés préférés et des produits dérivés qui allaient avec. Rien de très original me direz-vous, la nouvelle génération fait pareil. La principale différence en fait c’est qu’à cette époque c’étaient souvent les dessins animés qui étaient les produits dérivés des gammes de jouets et non l’inverse.

La série "Jayce et les Conquérants de la Lumière" a par exemple été commandée par Mattel pour faire vendre sa gamme de jouets "Whelled Warriors" créée vers 1984. Dans ce cas précis, l’échec commercial de cette gamme de jouets (aux Etats-Unis surtout, elle n’a pas été vendue en Europe à l’époque) a signé l’arrêt de mort du dessin animé (Mattel a cessé de le financer) qui n’a donc pas de fin ! La gamme "Wheeled Warriors" a disparu du catalogue de Mattel vers 1986 mais - comble de l’ironie - le dessin animé a cartonné dans d’autres pays (en France notamment) et a engendré lui-même à son tour d’autres produits dérivés (albums Panini, livres pour enfants, etc).

Dans la même lignée, la série de jouets MASK (Mobile Armored Strike Kommand ou Module d'Action Secrète Kommando) a cartonné dans le monde entier (en France notamment, où elle a été distribuée) et a fait la fortune de son fabricant Kenner (racheté depuis par Hasbro) même si le dessin animé en lui-même - support de vente du produit donc - n’a pas duré plus de deux saisons.

 Les raisons de cette logique une peu bizarre ? Elles sont sans doute multiples mais ne sont pas sans rappeler un fait qui est sorti de l’ordinaire à la fin des années 70. Chose rare à l’époque, George Lucas - le célèbre géniteur de la trilogie Star Wars - a négocié l’exclusivité des gains de la revente des produits dérivés de ses films avec la société de production qui finançait son projet (la 20th Century Fox). Et cette petite clause contractuelle inhabituelle - la vente des produits dérivés rapportant en général "peu" d’argent - va se révéler extraordinairement lucrative au regard du succès inattendu du film. Il est donc probable que les fabricants de jouets (Mattel pour Jayce et Kenner - qui a d’ailleurs produit les jouets Star Wars - pour MASK) aient à l’inverse - mais pour atteindre le même but - tentés de donner un support attrayant à des gammes de jouets déjà toutes prêtes.

Aujourd’hui, il y a un peu un mélange de tout ça quand on regarde les derniers succès cinématographiques liés à des marques de jouets (Lego, Barbie, G.I. Joe, etc…) : les films sont des produits dérivés de jouets mais entretiennent également le filon.

Bref, si vous êtes potentiellement acheteurs de jouets pour trentenaires, vous devriez trouver votre bonheur si vous cherchez sur des sites de vente d’objets d’occaz bien connus. Les jouets MASK par exemple se trouvent relativement facilement sur les sites de ventes et à des prix plutôt abordables puisqu’ils se sont bien vendus à l’époque (et dans plein de pays). Et pour les modèles plus rares, ils sont encore à peu près disponibles à des prix abordables donc n’attendez pas trop pour vous faire plaisir (il est probable que les prix grimpent).

Et si vous êtes simplement curieux, je vous propose d’aller jeter un coup d’œil sur ce site de collectionneurs (des vrais, genre qui ont toute la gamme et tous les accessoires…et si possible dans les emballages d’époque) : http://www.collect-all.net/

Pour la troisième année consécutive, la centrale U distribue - en vue des prochaines fêtes de Noël - des catalogues de jouets qui feront peut-être encore une fois grand bruit.

Pour celles et ceux qui ne seraient pas au courant, cela peut se résumer de la façon suivante : les magasins U ont décidés de faire - à la différence de la plupart de leurs nombreux concurrents - un peu bouger les lignes dans la présentation habituelle de leurs catalogues de jouets (dans la plupart des cas, ces derniers sont classés par sexe : jeux/jouets de filles VS jeux/jouets de garçons).

Dans les catalogues U donc, on voit des filles qui jouent aux voitures et des garçons qui jouent à la poupée (par exemple) mais aussi, comme auparavant, des garçons qui jouent à la voiture et des filles à la poupée.

« Et alors ? » me direz-vous peut-être ? Oui effectivement le sujet a peu d’importance, les magasins U ne faisant que s’adapter en partie à une demande de leur clientèle (le marketing encore et toujours), ni plus ni moins. Il n’y a - je pense - aucune démarche militante de la part de ses dirigeants qui ne souhaitent que se démarquer de façon visible de leurs très nombreux concurrents.

Alors, pourquoi écrire sur le sujet me direz-vous ? Et bien ce qui est à retenir de tout ça, c’est la réaction (passée, mais elle se répétera peut-être cette année encore) d’une partie de la population française qui est juste à peine croyable. Ceux qui ont suivis le sujet les années précédentes - et j’en fais partie - ont carrément écarquillés les yeux en lisant de nombreux propos haineux envers ce catalogue, et par la même occasion envers Système U en général (rappelons le contexte d’il y a quelques mois à peine : Manif pour Tous, Hommen, Printemps français, etc…).

http://www.huffingtonpost.fr/2012/10/31/cadeaux-de-noel-les-super_n_2048575.html

http://www.lepoint.fr/societe/le-catalogue-de-noel-qui-dechaine-les-passions-03-11-2013-1751471_23.php

Pour faire court, il est reproché à Système U de comploter contre la société traditionnelle, de vouloir saper ses valeurs ancestrales et/ou de vouloir - appelons un chat un chat - transformer nos chères têtes blondes en homosexuel(le)s-divorcés-féministes en puissance.

Tout cela est absolument grotesque et démontre encore - si tant est qu’il y ait encore quoique ce soit à démontrer en la matière - la débilité ambiante qui émane souvent de groupes proches des milieux conservateurs, milieux qui re-manifestent depuis quelques temps dans nos villes.

Pour finir, faut-il féliciter les magasins U ? Faut-il condamner au bûcher leurs concurrents restés "classiques" ? Pour ma part, je pense qu’il faut simplement laisser les enseignes faire leurs catalogues comme elles le souhaitent et laisser les parents suffisamment intelligents faire leurs choix comme bon leur semble. Que ceux à qui ne plait pas tel ou tel catalogue aillent voir chez le concurrent, voilà tout.

Les enfants, quant à eux, se moquent bien évidemment de toutes ces polémiques débiles quand ils feuillètent avec délectation les différents catalogues de jouets de Noël...et c’est tant mieux !

Celles et ceux qui ont suivi l'actualité cette semaine ont peut-être entendu parler de la polémique suscitée par la chaîne Auchan au sujet d'une mitraillette-jouet.

On le sait, les jouets de guerre (et les jouets représentant la violence en général) font polémique depuis très longtemps (nous y reviendrons) mais ici il s'agit plutôt des symboles présents sur un jouet bien particulier qui font polémiques puisqu'ils représentent (plutôt vaguement) des symboles liés à l'Islam (le croissant et l'étoile).

Certains internautes/clients se sont donc plaints de cela, pensant que le jouet faisait un peu trop "kalachnikov djihadiste":

http://www.ouest-france.fr/auchan-lak-47-aux-symboles-de-lislam-fait-polemique-2864664

http://www.leparisien.fr/societe/auchan-retire-de-la-vente-un-jouet-mitraillette-aux-symboles-de-l-islam-29-09-2014-4173831.php

Outre le fait que ce jouet ressemble davantage à une réplique du MP5 ouest-allemand qu'à l'AK-47 soviétique (mais bon cette remarque relève du détail j'en conviens), je ne pense pas que le fabricant-désigner chinois de ce pauvre jouet à 1€ ait poussé aussi loin sa réflexion (sachant en plus que de très nombreuses armées dans le monde - notamment l'armée française avec les Spahis et les Chasseurs d'Afrique - utilisent ou ont utilisé de tels signes)...

La conclusion à cette affaire c'est qu'Auchan a finalement présenté ses excuses et a retiré illico ce jouet de ses rayons. Les polémiques sur les jouets de guerre ne sont décidément pas près de s'éteindre.

Créée au début des années 60 dans la région lyonnaise, la célébrissime marque de petites voitures Majorette a perdu son créateur - Emile Véron - il y a quelques mois à peine.

Rapidement florissante, l’activité de cette entreprise culmine au cours des années 60-70. A cette époque, on trouve des petites voitures/camions Majorette partout : grandes surfaces, magasins de jouets, stations-services, etc…

La petite voiture n’a alors que des avantages : c’est un jouet simple, économique, solide, transportable partout et réaliste. Les voitures reproduites sont en effet celles de Monsieur-Tout-Le-Monde : Renault, Peugeot, Citroën, etc…sont miniaturisées à la chaîne.

A cette époque, la totalité de la production est assemblée en France, à l’usine de Rillieux la Pape. Leurs caractéristiques sont connues (on en retrouve encore dans de nombreux greniers parentaux) : elles sont bien finies (châssis métal, portes et/ou capots ouvrables) et pèsent un « certain poids ».

En 1986 cependant, l’entreprise - qui connait une baisse de ses ventes - décide de délocaliser la majeure partie de sa production en Thaïlande, imitant par là son principal concurrent : l’américain Hot Weels qui appartient au géant américain Mattel et qui a délocalisé sa propre production en Malaisie quelques années plus tôt.

Il y a au moins eu deux raisons à cette triste délocalisation : le coût de la main d’œuvre (bien évidemment) mais aussi la mise à l’évidence d’un autre facteur dont on reparlera plus loin : le KGOY.

Kézaco ? Cela signifie «kids getting older younger »  ce qui veut dire tout simplement que les enfants jouent aux jouets « classiques » moins longtemps puisqu’ils vieillissent de plus en plut tôt. De plus, dès la fin des années 80, les jeux vidéos explosent et relèguent aux plus jeunes (3-9 ans) les jouets classiques. Ce phénomène ne fait que s’accentuer depuis cette époque et ne s’inversera vraisemblablement plus désormais.

Pour en revenir à Majorette, cette délocalisation de la production en Thaïlande est rapidement synonyme de baisse de qualité (châssis plastique, portes soudées, peinture un peu grossière) et n’empêche pas le dépôt de bilan de la marque au début des années 90 (accompagné d’ennuis judiciaires pour son fondateur).

Après de multiples reprises depuis cette date, le site de Rillieux la Pape est complètement et définitivement fermé en 2001, signant l’arrêt de mort de tout un pan de l’industrie française.

Désormais, les voitures Majorette ressemblent à s’y méprendre à leurs concurrentes Hot Weels, à la différence près que les voitures reproduites sont essentiellement européennes.

 C’est malgré tout avec plaisir que l’on retrouve cette marque dans les rayons de jouets en 2014, ça renvoie forcément à de bons souvenirs. Espérons que nos petits-enfants joueront aussi avec des voitures Majorette dans des décennies  ça serait chouette, non ?

En bonus : petit lien sympa qui propose un visu sur les catalogues Majorette depuis 1968 :

https://majorette.fandom.com/wiki/1986_Majorette_Catalog

Un petit article léger sur la pêche aux Lego au large du Royaume Uni...

Et voici la page Facebook qui lui est consacrée: https://www.facebook.com/LegoLostAtSea?fref=ts