-
Le bouquin ci-dessus, intitulé "Jouets de la mondialisation ; Dans le monde désenchanté de Walt Disney" a beau avoir presque 20 ans (il date de 2002), sa lecture fait froid dans le dos...
Fruit d'un travail élaboré à l'époque entre Oxfam et une ONG belge (Magasins du monde et sa campagne Vêtements propres), sa lecture ne laisse pas indifférent tant ce qui y est décrit dépasse tout ce que l'on peut s'imaginer dans nos pays riches.
Bien que l'on sache tous comment s'est développée l'économie mondialisée depuis ces trente ou quarante dernières années, le processus est longtemps rappelé au fil des pages et tord le cou à ceux qui voudraient ne voir dans les délocalisations qu'une simple opération visant seulement à produire moins cher.
Ce livre raconte comment des ouvriers - ou plutôt des ouvrières puisqu'elles sont largement majoritaires - de Thaïlande, d'Indonésie ou de Chine sont exploitées par des patrons qui les font trop souvent travailler dans des conditions terribles: travail harassant, cadences infernales, salaire minimum souvent non respecté, absence de congés (pour quelque raison que ce soit, même maternité), heures supplémentaires non payées, paternalisme social (logement et nourriture dont les frais disproportionnés sont retenus sur les salaires), conditions d'hygiène quasi-inexistantes, absence de droit syndical et j'en passe, le bilan est catastrophique.
Et encore, le livre aborde assez peu l'aspect environnemental (processus de fabrication, utilisation de plastique, coût du transport depuis l'Asie, etc...).
En parallèle, l'ouvrage raconte comment, de l'autre côté du globe, de grandes firmes ou de grandes marques (Walt Disney notamment) s'en mettent plein les poches sur le dos de la misère humaine, tout en se déresponsabilisant des conséquences qu'ils font subir sur leurs sous-traitants (puisqu'ils n'ont pas ou plus d'usines à eux).
Et comble de la loose, ce livre rappelle combien Disney vend à ses clients une part de rêve matinée de valeurs humanistes.
Et encore, tout ça ne sert pas à faire du profit plus ou moins équitablement partagé, non. Un chiffre est rappelé, parmi d'autres: en 2002, les deux auteures de l'ouvrage ont calculé qu'il aurait fallu 120 000 ans de travail à de pauvres ouvrières asiatiques pour gagner une année de salaire du PDG de Disney!
Même si ce livre appelle à ne pas baisser les bras et propose des pistes d'amélioration (adaptation de codes de bonne conduite, contrôles renforcés, campagnes exercées par les ONG), on a bien l'impression que, presque 20 ans après, pas grand chose n'a changé, et même que certaines solutions proposées ont leur limites (contrôles bidons, corruption, etc.).
Mais c'est à nous aussi, en tant que clients et citoyens, de faire notre possible pour améliorer cette situation. Et la tâche ne s’annonce pas simple puisque les alternatives, si elles existent, sont plutôt rares malheureusement. De quoi terminer sa lecture sur une note un peu désenchantée aussi...
votre commentaire -
La plupart des visiteurs habituels des rayons jouets ne l'ont sans doute pas remarqué, mais le célèbre coffret Pinder a bel et bien disparu du catalogue Majorette.
Fruit d'une collaboration originale (le coffret contenait des jouets mais également 1 place gratuite) et ancienne entre le cirque familial et la marque de jouets, il n'a pas réussi à résister jusqu'à nos jours.
Il y a peut-être au moins deux raisons pouvant expliquer sa disparition: les difficultés financières importantes du cirque Pinder, qui a été placé en liquidation judiciaire en 2018 (https://www.lesechos.fr/2018/05/le-cirque-pinder-place-en-liquidation-judiciaire-990036), même s'il a depuis réussi à surmonter ses difficultés et, peut-être plus surprenant, le fait que ce coffret contienne des représentations d'animaux sauvages.
On le sait, de plus en plus de citoyens, d'associations et de municipalités contestent le fait que des animaux, sauvages ou non, soient enfermés toute leur vie dans le seul et unique but de divertir les hommes (http://www.leparisien.fr/societe/cirque-avec-animaux-sauvages-tours-ville-de-naissance-de-pinder-y-met-fin-04-12-2019-8209458.php ou encore http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-veut-en-finir-avec-les-animaux-dans-les-cirques-01-11-2019-8184822.php).
C'est ainsi que, par effet domino, il a été possible de trouver sur les réseaux sociaux des pétitions appelant au boycott de Majorette et des commerçants distribuant cette gamme.
Difficile de savoir si tout est effectivement lié mais toujours est-il que ce coffret a bel et bien disparu... et que le cirque Pinder est aujourd'hui de retour...sans animaux: https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-cirque-pinder-est-de-retour-sans-animaux-sauvages-1119341.html
2 commentaires -
Jean-Christophe Breuil. Son nom ne vous dit peut-être rien mais cet homme a été aux commandes du poids lourd du jouet français Smoby pendant des années, jusqu'à sa chute en 2007/2008.
Petit-fils du fondateur de l'entreprise Smoby (qui porte ce nom depuis 1978, après s’être appelée initialement Moquin-Breuil) basée dans le Jura, il prend les commandes du groupe au début des années 90, menant une vaste politique de rachats de fabricants de jouets (notamment Lardy, Monneret, Juguetes Pico, Majorette, Solido ou encore Berchet).
Cette politique va plomber les caisses de ce qui deviendra au fil des acquisitions le groupe Smoby Majorette Berchet, qui finira par sombrer en 2007/2008 pour être vendu en morceaux par la suite.
Mais, au delà de cette gestion ratée, c'est dans le cadre d’une affaire d’abus de biens sociaux et de blanchiment qu'a été poursuivit l'ancien PDG Jean-Christophe Breuil (ainsi que six autres personnes).
Et c'est au terme d'une enquête interminable que la condamnation pénale, prononcée par le tribunal correctionnel de Nancy, est tombée : quatre ans de prison (dont six mois ferme) et confiscation de 2,5 millions d'euros. Prochaine étape le 17 mars 2020, date à laquelle le même tribunal devra trancher sur le préjudice civil, les parties civiles réclament près de 50 millions d’euros de réparation.
votre commentaire -
C'est la société Dagoma, basée à Roubaix, qui a lancé le concept de Toy Rescue : offrir un service capable de fournir des pièces détachées à la demande pour la plupart des jouets cassés (parmi les références les plus vendues ces quarante dernières années).
Face au désastre environnemental que représentent les 40 millions de jouets jetés à la poubelle tous les ans en France, cette société a donc eu l'idée d'imprimer en 3D, et à l'aide de plastique d’origine végétale (conçu à partir d’amidon de maïs), des pièces qui pourraient venir à manquer.
L'accès à la base de données est gratuite, et si vous n'avez pas d’imprimante 3D à domicile vous pouvez contacter des personnes du réseau près de chez vous.
Pour en savoir plus:
votre commentaire -
1er janvier 2022 : c'est la date à retenir pour voir la fin de tous les jouets en plastique offerts aux enfants dans les chaînes de fast-foods françaises.
Sauf changement/date repoussée, il n'y aura plus dans quelques mois de jouets (en plastique) dans les Happy Meal ou les Magic Box, pour ne citer que ces exemples connus.
Par quoi seront-ils remplacés (s'ils le sont)? Mystère...même si certaines chaines s'y préparent déjà officiellement.
Cette mesure s'inscrit plus globalement dans la lutte contre les produits - puis les déchets - en plastique à usage unique (pailles, couvercles, récipients, etc...).
votre commentaire