• Le miroir d'une époque...

     

    Aujourd'hui, juste quelques lignes rapides sur une acquisition récente: une Renault Kangoo de la marque Norev. Jusque là, je n'avais qu'une seul exemplaire miniature de ce véhicule plutôt moche, issu du "frère ennemi" lyonnais Majorette.

    On dit parfois que les jouets sont le reflet d'une époque, de ses centres d'intérêts, de ses évolutions technologiques, sociétales, des modes qui évoluent, etc. 

    Mon dernier achat est donc une Kangoo Vigipirate. Le modèle existe en deux échelles chez ce fabricant (1/43 et 1/64) et est commercialisé depuis 2016/2017, soit après les terribles attentats qui ont touché la France en 2015. Il faisait partie, avec des véhicules de police, de pompiers, etc. de la gamme "Emergency".

    C'est là que mes "réflexions" interviennent en quelque sorte: on commercialise, depuis quelques années, un jouet représentant un véhicule de lutte contre le terrorisme! Et l'échelle utilisée le destine bien à être un jouet pour enfants et non un véhicule de collection plus gros et posé sur une étagère (comme c'est le cas pour le modèle au 1/43)! C'est fou, quelle drôle d'époque...

    Si les générations futures s'intéressent aux jouets du début du XXIème siècle un jour, ils se feront sans doute des réflexions sur ce qu'ont pu traverser les enfants des générations passées. J'espère qu'ils verront ça avec la même distance que ma génération a pu regarder des jouets représentant des véhicules de la Seconde Guerre mondiale par exemple : comme des objets d'une époque passée et de conflits résolus. Toujours est-il que, à l'heure où je tape ces lignes, ce véhicule est encore tristement d'actualité...

    Pour plus de détails sur cette gamme, voici un lien qui rentre bien plus dans le détail: http://www.milinfo.org/2017/08/renaulst-kangoo-mission-vigipirate-de-chez-norev-toys-echelle-3-inches.html


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  • 2023, un cauchemar pour Playmobil...

     

    La marque allemande Playmobil arrivera-t-elle à fêter ses 50 ans en 2024? On pourrait presque se poser la question tant l'année 2023 aura été une année noire pour celle-ci.

    Après la démission fracassante de son PDG Steffan Höpfner en juillet dernier (https://www.lefigaro.fr/societes/perte-de-vitesse-et-demission-de-son-patron-playmobil-dans-la-tourmente-20230721), c'est désormais à des centaines de salariés de dire au revoir à la célèbre marque de jouets, qui semble bien malade ces temps-ci (https://actu.fr/economie/les-figurines-playmobil-sont-en-crise-des-centaines-d-emplois-supprimes_60157442.html). Pour résumer, près de 20% du personnel, soit presque 700 personnes, vont être licenciées prochainement tant les affaires vont mal.

    Les causes sont multiples semble-t-il: crise sanitaire (problèmes d'approvisionnement, hausse des coûts, baisse de fréquentation des Fun Park dont celui de Fresnes qui a malheureusement fermé définitivement ses portes le 31 juillet 2022), guerre en Ukraine, etc...le tout ajouté à un film d'animation cher et qui a plutôt mal marché, le virage des licences trop tardif, une image vieillissante auprès des enfants, des coûts de production trop élevés (fabrication en Europe oblige), etc

    Bref, les ventes s'effondrent et la marque, qui appartient au groupe Horst Brandstätter (du nom de son fondateur), rencontre depuis des années de nombreux problèmes financiers, d'où ces mauvaises  nouvelles qui s'accumulent.

    Espérons que Playmobil puisse tout de même vivre son prochain anniversaire sereinement. Les fans de la marque (dont je fais partie) n'attendent que ça!


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  • Aujourd'hui, j'ai envie de parler d'un sujet un peu "récent", dans le sens où on en parlait peu jusqu'à une époque pas si lointaine mais dont on parlera peut-être davantage dans les années à venir : l'appropriation culturelle dans le domaine des jouets.

    Pour commencer, il faut tenter de cadrer le débat et essayer de comprendre de quoi il s'agit quand on parle d'"appropriation culturelle". Et là, les choses commencent déjà à se compliquer!

    Pour tenter de faire simple, c'est lorsqu'une personne physique ou morale (occidentale, puisque c'est souvent ce public qui est montré du doigt) pique des éléments dans une autre culture (non occidentale, donc) sans chercher forcément à assimiler les racines de cet élément et le plus souvent dans un but marchand. Ainsi, quand un(e) occidental(e) joue du blues, se coiffe avec des dreadlocks ou des tresses, ou porte des vêtements autres que ceux de sa culture d'origine, il ou elle peut froisser des susceptibilités et poser problème.

    On voit dès le départ que cette notion soumise à interprétation est vague et sous-entend une logique potentiellement binaire : une personne ou une entreprise peut donc se voir accuser d'intentionnellement porter offense à une autre culture.

    Bizarre, dans un monde globalisé où on privilégie les échanges interculturels, où on met en avant le fait de s'ouvrir à d'autres cultures que la sienne, où on veut toujours plus d'inclusivité, de diversité et de représentativité (et c'est très bien selon moi) que l'on en arrive à de tels procès d'intention.

    Dans le domaine du jouet, au moins deux polémiques récentes ont eu lieu (sur le continent américain, quelle surprise) : l'un concerne une Barbie mexicaine, l'autre un jouet Kinder.

    Jouets et appropriation culturelle

    La première était censée être un clin d'œil/hommage à un pan de la culture mexicaine mais le produit étant marchand et n'émanant pas a priori d'une personne issue de cette culture, Mattel s'est vu accusé par certains de vouloir faire de l'argent en pillant cette culture.

    https://www.tdg.ch/la-poupee-barbie-celebre-le-jour-des-morts-mexicain-908718111631

    Jouets et appropriation culturelle

    Le second exemple est un tout petit jouet Kinder, composé d'un personnage en parka et d'un igloo. Ici encore, il a été reproché à Ferrero d'avoir caricaturé/ridiculisé la culture inuit, le tout sans l'accord des intéressés. 

    https://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/2023/04/03/le-jouet-dun-oeuf-kinder-surprise-juge-irrespectueux-envers-la-culture-inuit/

    Pour le moment, les procès d'intention faits par certains auprès des producteurs de jouets restent plutôt rares, mais rien ne dit que cela va durer. Car où s'arrêter dans ce cas?

    L'allemand Playmobil avait-il le droit de faire une gamme de figurines d'amérindiens? Le danois Lego a-t-il le droit de représenter des personnes d'origine asiatiques dans les Ninjago? Et, par le passé, les italiens ont-ils été consultés lors du lancement du personnage de Mario (à moins que ce principe ne s'applique pas aux japonais puisqu'ils ne sont pas occidentaux)?

    Jouets et appropriation culturelle

     Au final, certains ne chercheraient-ils pas à essayer de tenter de polémiquer là où il n'y pas lieu d'être? En 2023, ça semble compliqué de demander à toujours plus de personnes de se considérer comme "citoyens du monde" tout en permettant à certains mais pas à d'autres de s'inspirer de sujets ou de thèmes qui ne sont pas les siens à l'origine.

    J'espère pour ma part que le domaine du jouet continuera à se diversifier et sera épargné par tous ces débats qui n'ont pas lieu d'être et qui sont réducteurs puisque générant de la suspicion généralisée. 

    Et c'est un français, qui (comme je l'ai déjà écrit par le passé) par exemple n'apprécie pas spécialement le personnage Playmobil censé le représenter qui l'écrit. ;)

    Jouets et appropriation culturelle


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  • Et JouéClub racheta La Grande Récré...

    Impensable il y a une quinzaine d'années mais effectif en 2023 : JouéClub rachète La Grande Récré (Ludendo pour être plus précis).

    C'est en effet le vendredi 9 juin 2023 que le Tribunal de Commerce de Paris a tranché sur le fond, mettant fin à une énième péripétie touchant le groupe d'Emerainville.

    Rappelons-nous en effet que cette société avait déjà été mise en redressement judiciaire en 2018, qu'elle avait alors été "reprise" par la Financière immobilière bordelaise de Michel Ohayon (et conservé son PDG Jean-Michel Grunberg - fils du créateur de La Grande Récré Maurice Grunberg - qui restait aux commandes) pour finalement couler avec le groupe bordelais en 2023.

    Initialement également convoité par King Jouet, ce dernier - qui digère déjà la reprise de Maxi Toys - renoncera finalement à ce rachat.

    Si le rachat de La Grande Récré par JouéClub est plutôt une bonne nouvelle pour ses salariés (1100 emplois directs et indirects préservés), reste que les deux réseaux sont quand même très différents dans leur organisation (magasins franchisés pour JouéClub et magasins intégrés en majorité pour La Grande Récré). 

    A priori, les deux réseaux « demeureront indépendants l’un de l’autre, avec un positionnement de marque spécifique, de périphérie et orienté familles pour JouéClub, urbain et orienté enfants pour La Grande Récré ».

    A voir donc ce que ça donnera sur le terrain, et si la réorganisation du secteur va se poursuivre dans les années à venir en fonction des péripéties rencontrées par ses acteurs, mais qui montre tout de même un recalibrage à la baisse ainsi qu'une stabilisation du marché.

    Quelques liens:

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/06/09/joueclub-va-reprendre-la-quasi-totalite-de-la-grande-recre_6176931_3234.html

    https://www.sudouest.fr/justice/le-bordelais-joueclub-va-reprendre-la-quasi-totalite-de-la-grande-recre-15510196.php

     


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  • C'était la dernière usine de la marque en France après la fermeture de celle de Bobigny (voir parmi les sujets précédents) à la fin des années 60, l'usine Meccano de Calais (ouverte en 1959) va elle aussi fermer en 2024.

    Meccano "Made in France", clap de fin en 2024...

    Après la vague interminable de fermetures d'usines de jouets en France (lors de années 90 notamment), l'usine de Calais restait un symbole de la "résistance" à ce phénomène qui semblait ne jamais devoir s'arrêter, et était régulièrement mise en avant par les acteurs français du secteur (Association des Créateurs Fabricants de Jouets Français, réseaux magasins, etc...).

    Meccano "Made in France", clap de fin en 2024...

    Vendue, rachetée et saucissonnée depuis des décennies, la société créée par le britannique Franck Hornby appartient depuis quelques années au canadien Spin Master. Bien que le groupe se porte bien en 2022/2023, il décide de manière assez brutale de fermer le site pour cause de "manque de compétitivité", laissant une cinquantaine de salariés sur le carreau et des élus locaux aussi remontés qu'impuissants : https://www.liberation.fr/economie/lusine-meccano-de-calais-va-fermer-lan-prochain-20230222_I3FL5RYH3FDCXPQBQL52ED6MFU/

    Meccano "Made in France", clap de fin en 2024...

    Selon les dernières infos diffusées, l'usine de Calais produisait environ quatre millions de boîtes chaque année, soit un tiers des produits de la marque (le reste étant notamment fabriqué en Chine, comme indiqué sur les boites).

    Meccano "Made in France", clap de fin en 2024...

     

     

     


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